Même si le scandale des implants mammaires frauduleux a soufflé un vent de panique sur le marché de la chirurgie plastique, la France, qui compte près de mille spécialistes de la chirurgie esthétique, totalise quand même en 2012 un volume de près de trois cent mille interventions, dont 1/5 correspond à une augmentation mammaire.
La France, un terrain fertile.
Neuvième sur le podium international derrière le Brésil, la Grèce, l’Italie, les Etats-Unis et la Corée du Sud, la France aime de plus en plus sculpter son corps sous la lame du bistouri. Un marché florissant, donc, malgré un coût opératoire relativement élevé (de 500 euros pour un traitement des rides à 5000 euros pour une pose d’implants mammaires) et non pris en charge par la sécurité sociale, qui ne rembourse que la chirurgie réparatrice, intervenant par exemple après un cancer ou recollant des oreilles disgracieuses de naissance. Parmi les interventions ayant le vent en poupe : la liposuccion du ventre et des fesses, la réduction des paupières ayant tendance à tomber sous le poids de l’âge et l’injection de toxines botuliques.
Un encadrement limité.
Face à un tel engouement, qu’en est-il de l’encadrement des interventions et de la marche à suivre en matière de consultations et de réflexion pré-opératoire ? Si certains députés tentent de rendre obligatoire une consultation psychiatrique avant toute intervention sur le corps d’un mineur, reste à savoir si l’ensemble des patients prend le temps de peser le pour et le contre de leur intervention, de consulter différents spécialistes, de demander et de comparer des devis détaillés. Encore plus incertain : qui prend aujourd’hui le temps de discuter avec d’autres patients afin de se confronter à une expérience semblable, de verbaliser une incertitude et d’éventuellement en venir à relativiser une envie impulsive, avant de passer sur le billard à tout prix et dans n’importe quelles conditions ?